JOUR 78 LE 24 JUIN 2015
CASTROJERIZ A FROMISTA : 26,10 KM
Hier soir, 22 h coucher, le réveil est programmé à 7 h 15 car la salle pour le petit déjeuner n’ouvre qu’ 8 h.
8 h 45, avec le couple de bretons (Liliane et Yves-Marie), nous quittons Castrojeriz sous un soleil déjà chaud et très rapidement nous allons nous trouver face à une belle grimpée de 1100 m de longueur pour 12 % de pente. Mais on a vu d’autres ! De plus c’est un petit chemin en cailloux assez régulier et nous arrivons assez facilement au sommet à 910 m.
Puis après un petit plat de quelques centaines de mètres nous arrivons au-dessus d’une belle descente de 400 m de long à 18 % ; faut pas oublier de serrer les freins ! Annie est ravie car elle note une petite amélioration depuis ce matin.
Puis le chemin de cailloux se poursuit, au travers de magnifiques panoramas,jusqu’à l’hospital de San Nicolas ; il s’agit d’un ancien hôpital pour pèlerins qui a aussi été utilisé comme petite chapelle et qui après restauration est désormais gérée par des bénévoles de la Confraternité italienne Saint Jacques de Perugia pour l’accueil de pèlerins selon la formule donativo (chacun donne ce qu’il veut ou ce qu’il peut). A l'intérieur une statue de Saint Jacques.
Nous traversons le pont « puente Fitero » sur le rio Pisuerga pour faire notre entrée dans la province de Palencia et quittant celle de Burgos
Après 1,7 km soit 12 km depuis notre départ nous arrivons à Itero de la Vega, il est 11 h 45 sachant qu’il n’y a aucune possibilité de restauration avant notre arrivée en fin d’étape. Nous décidons de manger un petit bout dans un bar local ; tortillas de patatas pour moi avec un petit morceau de fromage et une pomme, salade mixte et une banane pour Annie.
12 h 30, bidons remplis, nous reprenons notre progression par ce chemin en cailloux en montée sur 2 km. Arrivée au sommet, Annie se plaint à nouveau de douleurs sur le coup de pied gauche remontant sur le devant du tibia précisant qu’elle n’aurait pas dû s’arrêter pour manger. De plus il fait toujours très chaud surtout à cette heure de la journée et il faut gérer les provisions d’eau car le prochain robinet est à 6 km.
14 h 45 nous arrivons à Boadilla del Camino où doit se trouver un robinet d’eau. Du seul que nous trouvons ne coule rien. La porte d’entrée d’une albergue étant ouverte nous pénétrons par un petit jardin et terrasse jusqu’à l’accueil. Là, je demande au patron la possibilité de remplir nos gourdes, et il me montre alors un distributeur de boîtes de coca. Ayant la naïveté de penser qu’il n’a pas compris l’objet de ma demande, je la reformule différemment, mais réponse identique. Annie lui demande également pour aller aux toilettes n’ayant trouvé aucun WC public dans le village. Il indique alors c’est 0,50 € !!!
Quel bel accueil réservé aux pèlerins et nous ne manquons pas de lui en faire part. Puis entrent à leur tour, Liliane et Yves-Marie. Sur ces entrefaites, arrive une pèlerine française qui demande une chambre mais souhaite la voir avant, venant d’une albergue voisine où les draps du lit qu’on lui proposait étaient sales. Refus catégorique du patron ; on paie et on visite ensuite !. Le ton monte rapidement, la pèlerine française repart et nous continuons à marquer notre réprobation.
Le patron devient menaçant et nous demande de quitter les lieux, ce que nous refusons de faire, Liliane étant encore aux toilettes (payées avec une multitude de petites pièces de monnaie pour l’enquiquiner). Il ferme alors la porte d’entrée pour nous empêcher de sortir et le ton monte encore un peu. Notre bretonne revient enfin des toilettes et le patron nous menaçant d’un fauteuil en plastique nous expulse par une porte dérobée. Il s'en est fallu de peu que nous n'en venions aux mains.
Nous concevons que le pèlerin n’a pas tous les droits mais pour ce patron de gîte la notion de rendre service doit forcément se monnayer. Si vous passez un jour par Bocadillo, fuyez l’albergue Titas.
Après cet intermède, nous reprenons le chemin en suivant le canal de Castille jusqu’à Fromista où nous arrivons à 16 h 15. Heureusement que l’étape se termine car Annie a du mal à avancer.
Après pris possession de notre chambre, nous prenons une bonne bière bien fraîche au bar juste au-dessous de l’immeuble puis nous partons à la pharmacie acheter : des anti-inflammatoires, de la pommade, une chevillière et des granules d’arnica. Affaire à suivre demain ; l’étape sera moins longue : 19 km
A demain – ULTREIA