JOUR 105 LE 21 JUILLET 2015 (LE RETOUR DE SANTIAGO)
SANTIAGO DE COMPOSTELLA A DAMBENOIS
Et voilà ! Nous sommes le 22 juillet et rentrés depuis hier ; il est temps pour ce blog de « tourner la page ».
Auparavant, Annie voudrait confier à cet outil merveilleux qui nous a permis d’être ensemble jusqu’au bout de notre aventure, notre retour de Santiago le mardi 21 juillet et les surprises que celui-ci nous réservait.
"Après un voyage effectué par avion en 1 h 45, alors qu’il nous a fallu trois mois et demi pour cheminer pedibus (soit nous sommes très lents soit au retour la distance est plus courte), quoiqu’il en soit nous étions à l’arrivée, il faut bien le dire, tellement heureux mais plein de questions et notamment : "qui sera à nous accueillir".
Lorsque les portes s’ouvrirent notre fidèle ami Claude attendait bien sûr, mais aussi Jacquis notre Tamalou et ma petite belle-sœur Martine qui avait eu la délicate idée de convier Laurie mon amie.
Séquence émotion, larmes mais c’était sans compter sur la suite.
Au village, les voitures qui nous ramenaient ainsi que Pascale et Gino, nos pèlerins de rencontre, se garent au bas de notre côte près de l’école et Claude déclare : "voilà, vous êtes descendus à pied, alors nous remontons à pied".
Après un gros bisou de retrouvailles à Geneviève sur le pas de sa porte, nous débutons l’ascension lorsque tout à coup au bord du chemin ombragé arrivent à notre rencontre mon papa et mon petit Alban (petit fils de Claude) chargé d’un superbe bouquet de roses rouge, puis nos amis randonneurs réunis barrant le chemin d’une banderole, puis d’autres amis, les voisins.
L’émotion est à son comble, les larmes coulent, on se prend dans les bras, l’allégresse est là, c’est bien eux tous ces êtres que l’on aime et qui nous ont porté tout au long du Camino. Brigitte avance tenant dans une main un poste qui susurre le chant des pèlerins et dans l’autre une clochette pour annoncer que nous sommes revenus.
Une fois la montée franchie, des panneaux indicateurs savamment préparés par Claude nous annoncent : Compostelle, Fisterra, Muxia jusque devant l’entrée de notre maison et partout fièrement suspendues des chaussures de randonnées et quelques artifices pour nous rappeler les bons moments et les moins bons, du style : boîte de vache qui rit ou huile de massage.
On rit, on pleure, souhaitant que cela ne s’arrête jamais et j’ai toujours dans ma main celle de mon papa, lui aussi tout étourdi ; on se regarde et on se remplit l’âme de cette joie.
Mais ne pensez pas que vous êtes au bout de vos surprises, tout comme nous, non, non, non !
Car dans le chemin du garage, une table est dressée et devant elle, Monsieur le Maire et deux adjoints nous attendent, nous félicitent, nous remettent la médaille de la commune et un joli bouquet aux teintes douces.
Puis vient le moment des photos officielles et de la collation préparée par tous ces amis avec tartes, gâteaux en tous genres et multitude de boissons. Kiki avait même pensé à préparer une délicieuse sangria pour que la désaccoutumance se fasse en douceur !
Quel beau moment de partage, quelle douceur sous les grands arbres de Marianne et Roger ; on voudrait que ces instants durent toujours, je les ai tellement rêvé, tellement attendus.
Je regarde Gérard serein, heureux et au milieu de cette barbe qui lui mange le visage un sourire radieux. Je suis fière de lui car il a tout préparé, tout planifié sans jamais faillir et à l’avoir regardé évoluer devant moi chaque jour, j’ai admiré « cette machine de guerre », comme dirait notre fils, concentré sur l’effort, taisant la douleur d’une petite entorse à une cheville, la douleur dans un genou et aux épaules et avançant toujours avec la même détermination.
Il ne nous manquait que nos 2 enfants et leur conjoint et nos 4 petites filles, mais je sais que par le cœur et le lien si fort de la pensée, je le savais, je le sentais ils étaient bien là.
Toute cette affection qui nous a porté, toute cette tendresse présente là aussi autour de cette table, tous ces moments d’allégresse et de partage, longtemps, longtemps resteront gravés dans notre cœur et au fond de nos yeux.
Que vous toutes et vous tous ici soyez remerciés par le biais de ce blog qui a servi de cordon ombilical durant ces 3 mois ½.
ULTREIA
PASCALE ET GINO, PELERINS RENCONTRES EN FIN DU CAMINO ET RENTRES PAR LE MEME VOL, CHAUSSURES SUSPENDUES